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A. DUMAS père. Manuscrit autographe signé, Dimanche 4 mai – 11 heures du soir, [1862]

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04.05.1862

Alexandre DUMAS père. Manuscrit autographe signé, Dimanche 4 mai – 11 heures du soir, [1862] ; 3 pages et quart in-4 sur papier bleu.
Article pour son journal napolitain L’Indipendente, probablement non publié (L’Indipendente ne reprendra sa publication interrompue que le 15 mai), ou destiné à un journal français. Dumas, enthousiaste, décrit un magnifique spectacle naval, donné pour le Roi Victor-Emmanuele et le peuple, censé reproduire un véritable combat naval.
 La Baie de Naples vient d’être témoin d’un magnifique spectacle : sur un désir manifesté par le Roi à l’amiral Français de voir un combat naval de nuit – celui-ci a décidé de donner au Roi la représentation d’une naumachie moderne. [...] Le combat simulait le bombardement d’une ville. Les batimens faisaient tour à tour des feux à volonté et des feux de batteries. Ce simulacre de combat a duré dix sept minutes pendant lesquels on a tiré cinq mille coups de canon et vingt mille coups de carabines. Rien ne peut donner une idée de la majesté de ce terrible spectacle – que rien n’empêchait les spectateurs de prendre pour une réalité [...]. Que l’on se fasse une idée de l’effroyable commotion qu’imprimaient à l’atmosphère des feux de batteries de quinze à dix huit canons de 80 tonnants à la fois. [...] Le tems était sombre et ajoutait à la majesté du spectacle, une belle brise soufflait du nord ouest et chassait la fumée du côté de Portici – Naples frissonnait comme dans un tremblement de terre. […] il est impossible de rien voir de plus majestueux que ce qui vient de se passer sous nos yeux – c’était, moins le désastre, moins le regret, moins la honte – une seconde représentation d’Aboukir et de Trafalgar . À la fin du spectacle, tous les bâtiments se sont illuminés, et on a vu leurs mâts porter les couleurs tricolores italiennes ou françaises, puis la musique a démarré pour annoncer la retraite :  À la bonne heure ! Voilà une de ces fêtes comme il faut en donner à un peuple et à un roi – la grandeur de la France était écrite, avec un splendide alphabet de feu . Dumas décrit Naples,  toute entière bâtie en amphithéâtre autour du Golfe , inondée par la foule des spectateurs :  les cris de Vive la France, Vive l’Italie étaient tels qu’au milieu de la canonnade nos marins les entendaient de la flotte . Cela faisait longtemps qu’on voulait organiser pour les Napolitains un tel spectacle. Aux  esprits moroses  qui condamnent le coût excessif de cette manifestation, Dumas répond :  à Leipsicth nous avons tiré 117 mille coups de canons qui coutaient chacun deux louis et nous avons tué à peu près 31 mille, Prussiens, Russes, Anglais qui ne coutaient rien – que des larmes – à leurs familles. Ne vaut-il pas mieux tirer dans une fête cinq mille coups de canon qui coutent cinquante mille francs – et qui ne tuent personne, que de tirer dans une bataille 117.000 coups de canon qui coûtent 4.680.000 fr. qui tuent 31000 hommes et qui en blessent, mutilent, estropient à peu près autant – offerts à Castella ...

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